LA FABRIQUE DU VIVANT. ET APRÈS ?
A travers ce projet de « laboratoire du vivant », ma volonté était d’expérimenter la culture du mycélium dans le but de promouvoir dans le futur l’essor du Design Vivant. L’objectif était donc de rechercher des compositions de biomatériaux favorisant ou permettant la pousse du mycélium. Malheureusement en raison d’un manque de matériel mes ressources se sont retrouvées limitées et mes expérimentations n’ont pas toutes conduit au résultat escompté. Cependant cela m’a permis d’identifier les propriétés des matériaux que je générais et de comprendre les réels besoins des champignons pour qu’ils puissent développer du mycélium.
Dans notre avenir, j’imagine un monde où nous serions en parfaite corrélation avec la nature, où notre société saura prendre le temps de se ressourcer et d’observer, d’admirer, d’apprécier les choses telles qu’elles sont et aussi petites soit elles pour y voir leur potentiel, leur beauté, leur puissance. J’imagine une société réorganisée sur le modèle de la nature, loin de nos excès actuels et où la « folie plastique » sera remplacée par des biomatériaux, des biopolymères, des matières vivantes et évolutives.
En me concentrant sur la matière vivante, et plus spécifiquement le mycélium, j’aspire à instaurer une certaine harmonie entre l’Homme et les matériaux qu’il convoque. A force de chercher à contrôler la nature nous la détruisons. Utiliser la matière vivante comme medium entre l’Homme et les objets c’est accepter le cycle de vie naturel présent dans chaque entité. De la naissance/la création, à la vie/l’usage, puis à la mort/dégradation. Cette question de la temporalité s’apparente grandement au mouvement Slow, c’est pourquoi leurs idéologies m’inspirent beaucoup dans ma réflexion.
Ma recherche étant restée très limitée, je ne compte m’arrêter là et voudrais à terme aboutir à des matériaux pouvant accueillir du mycélium et l’aider à se développer. Pour cela j’aimerai approfondir mes recherches sur le tissage en utilisant des pleurotes et approfondir ma culture de mycélium en variant les choix de champignons au sein de mes différents substrats. En effet certains champignons seront plus réactifs au contact d’un certain environnement que d’autres. C’est pourquoi pour mes substrats en liège il serait préférable d’utiliser des champignons poussant sur les arbres. En revanche concernant la marre de café, c’est certainement le substrat le plus prometteur jusqu’à maintenant et le fait qu’il génère également de la moisissure serait quelque chose à exploiter en parallèle.