Des bilames à l’habitat d’urgence

Léo Saint-Pierre 2ème année, MINES ParisTECH
Arnaud Chaub 2ème année, ESPCI
Kevin Torres-Perez 3ème année, CHIMIE ParisTECH
Agathe Tabeaud 4ème année Design objet , ENSAD

Jour 1 et 2. Expérimentations sur les bilames

 

Les bilames hygroscopiques sont des structures planes constituées de deux couches, répondant à l’humidité en se courbant. Le papier calque, contraint par la feuille plastique, va absorber l’eau et déformer le bilame. Nous développons des formes diverses, créons des volumes et surfaces texturées, qui s’activent au contact de l’eau.

 

Le deuxième jour, l’épreuve du « marcheur » nous amène à développer des mouvements par le principe de bilame. L’idée d’un élément flottant nous inspire, nous diversifions alors nos recherches sur des mouvements de nage. Le calque en se déformant propulse nos bateaux.

 

La vidéo qui suit montre des expérimentations liées au deux premières journées.

 

 

Jour 3. Application à un projet prospectif

 

Comment projeter nos premières expérimentations dans des applications plus concrètes ? En s’affranchissant des problèmes de réalisation pratique, nous imaginons dans quel contexte le principe de bilame pourrait servir.

Créer un volume à partir d’une surface plane grâce à la seule action de l’eau, nous amène à nous questionner sur la transportabilité des objets. Nous imaginons des objets facilement déplaçables, à déployer sur leur lieu d’utilisation. Le contexte d’urgence semble approprié à un tel besoin d’efficacité et de praticité. Ainsi, nous fabriquons des formes permettant de déployer des abris d’urgence et des objets de la vie quotidienne, pour soutenir des situations précaires. Leur utilisation s’inscrit dans une courte temporalité – le temps que des bâtiments plus durables se reconstruisent. On s’affranchit également de la réversibilité des objets liés au principe de bilame, car nous utilisons ce procédé pour une mise en volume et non pas pour actionner un mécanisme plusieurs fois.

 

 

Jour 4. Expérimentation sur les méta-matériaux

 

La conférence de Corentin Coulais nous invite à penser le lien entre structure et forme de la matière. Les méta-matériaux sont des matériaux composites qui peuvent avoir plusieurs configurations structurelles en fonction des contraintes appliquées. Un méta-matériau n’existe pas à l’état naturel, mais uniquement artificiel. La structure du matériau possède une influence directe sur sa forme et ses propriétés techniques. Par exemple, un méta-matériau peut être compressé dans plusieurs directions à la fois.

 

Nous travaillons principalement avec l’origami pour créer des objets qui se compactent et se déploient facilement. Plusieurs structures sont développées : le « méta-cube » qui donne une matière orientable dans trois directions, des découpes sur cylindres qui font varier la longueur d’un tube ou encore des pliages qui imposent plusieurs sens de courbure à une feuille de papier (forme paraboloïde-hyperbolique).

 

 

 

 

 

 

Jour 5. Retour sur le projet

 

Notre détour parmi les méta-matériaux a ouvert d’autres hypothèses pour le projet d’habitat d’urgence : un panneau solaire orientable, une tente qui se déploie rapidement tout en proposant des surfaces résistantes ou encore des conduits d’eau.

 

 

Nous choisissons de rester à l’étape de maquette et de dessin, pour valoriser une recherche diversifiée. En se projetant dans une fabrication plus concrète, les abris d’urgences seraient en bois cintré grâce à l’absorption d’eau, figés dans leur forme finale par une résine réticulée. A la place d’une résine, on pourrait également envisager de recouvrir le dôme par de la terre, idéale pour ses propriétés isolantes et qui permettrait de conserver la forme de l’abri. Cette solution permet une biodégradabilité en cohérence avec la courte temporalité des abris d’urgence.

Agathe, Arnaud, Kévin, Léo